Le 26 mars dernier, Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, donnait le feu vert pour débuter le programme d’expérimentations thérapeutiques sur près de 3 000 patients suivis en France. La liste des pharmacies autorisées à rétrocéder et des officines de villes engagées dans ce projet médical vient d’être dévoilée.

La liste des pharmaciens volontaires vient d’être révélée

Dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020, pour laquelle l’Assemblée nationale a donné son feu vert le 25 octobre 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de publier la liste des premières pharmacies et officines de villes qui y participent.

Autrement dit, cela concerne l’ensemble des structures de référence volontaires prenant part à l’expérimentation du cannabis thérapeutique. Ces pharmacies et officines de villes, dont les pharmaciens ont suivi une formation obligatoire pour pouvoir commander et dispenser du cannabis médical, seront en charge de l’inclusion des patients et de leur première prescription.

L’accès devrait s’étendre de manière progressive à environ 4 500 accès pour les médecins libéraux, généralistes et spécialistes, en passant par les pharmaciens d’officine, pour lesquels un patient prendra part à l’expérimentation. Menées sur une durée de deux ans auprès de 3 000 patients, les expériences sur le cannabis à usage médical ont débuté le 26 mars dernier sur le sol national. 

Dans le cadre de cette étude, les patients bénéficient d’une prescription légale de cannabis thérapeutique pour cinq indications : épilepsies sévères ou pharmacorésistantes, douleurs réfractaires aux thérapies, soins de support en oncologie, spasticité engendrée par la sclérose en plaques, et autres situations palliatives.

Ne pas confondre le cannabis médical avec les produits dérivés du chanvre

L’objet de ces recherches est purement médical. Tandis que la législation française interdit toujours et sanctionne sévèrement la consommation du cannabis pour un usage récréatif, le CBD extrait du chanvre est toléré. Les boutiques de CBD fleurissent à vue d’œil et se démocratisent. Certains professionnels spécialisés en produits à base de chanvre permettent, entre autres, de se tenir au courant de l’actualité sur le CBD depuis leur site.

La législation française autorise certaines variétés dans l’industrie du chanvre

Depuis longtemps, le cannabis ou le chanvre est exploité à des fins industrielles ou commerciales en France. À titre informatif, la législation française en matière de cannabis tolère les produits issus du chanvre, dont le taux de THC n’excède pas un certain seuil, soit 0,2 %.

Il faut également savoir que dans l’industrie du chanvre, les agriculteurs sont autorisés à cultiver certaines variétés de Cannabis sativa L, telles que la Carmagnola, Delta-Llosa, Epsilon 68, Fedora 17, Fedora 19, Fedrina 74, Felina 32, Felina 34, Ferimon, Fibranova, Orion 33, Santhica 23, Santhica 27, Santhica 70 et bien d’autres encore.

Bien distinguer le THC du CBD

Si le cannabis contient des centaines de cannabinoïdesle THC et le CBD sont deux molécules psychoactives présentes dans la plante qui sont souvent confondues et font aussi l’objet d’un flou juridique. Bien que les deux molécules soient issus de la plante de cannabis, ces dernières sont différentes.

Tandis que le THC est classé comme un stupéfiant en raison de ses effets sur l’état de conscience du consommateur, le CBD ne l’est pas. Sans effets psychotropes sur l’organisme, le cannabidiol ne crée pas de dépendance ou d’accoutumance suite à l’ingestion. Lorsque l’on parle de consommation récréative du cannabis, il s’agit d’un produit riche en THC.

En somme, les cannabinoïdes actifs dans la plante de cannabis, comme le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), ont toujours suscité de nombreuses interrogations aussi bien chez les professionnels de santé tels que les scientifiques ou chercheurs, que chez les particuliers. L’expérience de l’usage thérapeutique du cannabis médical qui est réalisée actuellement en cours est ainsi l’occasion d’apporter plusieurs éclairages sur son usage. 

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