Les cercles ne sont pas une nouveauté. Il y a des cercles d’hommes, des cercles de puissants, les cercles des Templiers, même. Cette image du cercle, que l’on peut avoir, par défaut, assez masculine à l’esprit, se révèle pourtant chargée d’histoires au féminin. Les cercles de sorcières, de guerrières : toutes femmes se retrouvaient, elles aussi, dans un espace approprié. Le côté intimiste et bienfaiteur de cette habitude a réveillé de nombreuses envies, ces dernières années. Les cercles de femmes, alors, reviennent dans les habitudes de certaines d’entre elles. Que savoir sur ces espaces de rassemblement ?

Comment définir un cercle de femmes ?

Ce concept est beaucoup étudié par des psychologues et des spécialistes, chacun d’eux possédant une définition propre du cercle de femmes. Dans l’idée, toutefois, cela se résume simplement. Il s’agit d’un espace d’écoute, où les femmes de tous milieux et tous les horizons se rejoignent. Elles profitent de ces moments de réunions pour se confier, s’écouter, mais surtout trouver un cocon sans jugement et plein de bienveillance. C’est l’occasion pour ces femmes de se retirer de la vie quotidienne et de délaisser, quelque temps, la charge mentale qui pèse sur elles.

Par la découverte de la sororité, les femmes s’offrent un espace où chacune est l’égale de l’autre. Les façades sont mises de côté, la vulnérabilité est encouragée. Chacune apprend à renouer avec sa propre sensibilité. Un cercle de femmes, alors, est animé par une maîtresse de cérémonie, une facilitatrice, afin de guider la parole en son sein. Tour à tour, les participantes sont invitées à s’exprimer. Partager ses troubles, ses ennuis, ses réflexions devient alors une mission à laquelle les femmes sont invitées, et pour laquelle elles sont écoutées. Pas de lutte, ici, pour se faire une voix au sein d’un monde patriarcal.

Quelles sont les origines de cette réunion féminine ?

Comme dit, les cercles sont loin d’être une nouveauté. Ils ne le sont pas non plus en ce qui concerne des rassemblements exclusivement féminins. Depuis les peuples premiers, déjà, les femmes se réunissaient et profitaient de moments de discussions exclusifs. Cela se remarquait en Afrique, notamment. Sur le continent africain, les peuples se retrouvaient autour de l’arbre à palabres. Les amérindiens, eux, prenaient place au sein de moonlodges pour ce temps de parole commun et respectueux.

Depuis le Paléolithique, même, les femmes réalisaient leurs propres cercles. Elles se retrouvaient, en période de règles, dans une hutte dite de menstruations. C’est un passif qui donne le terme de Tente Rouge, dont un livre éponyme a largement inspiré des femmes aux États-Unis. Le monde contemporain, alors, sur la base de ces premiers cercles anciens, a construit ses propres espaces de sororité. De nos jours, alors, sur tous les continents du monde, ces moments de réunion intimistes et attentifs se sont popularisés.

L’essor du cercle de femmes n’est pas anodin. Chaque génération, après tout, voit un mouvement fort les emporter. Celle-ci se tourne, à nouveau, vers ce concept de sororité en cherchant du soutien dans son égale. La femme y trouve un sentiment de liberté et du soutien. La quatrième vague féministe décomplexe le genre et la question de fluidité de l’être. Aussi, ces questions-là, encore, trouvent refuge dans ces cercles de femmes pour être explorées en toute sécurité.

Comment organiser un cercle de femmes ?

Il n’y a pas de méthodes uniques, mais plutôt des intentions qu’il est bon de respecter afin de mettre chaque femme à l’aise. L’idée, après tout, est de créer un cocon libérateur et autorisant la toute vulnérabilité. Par conséquent, chaque facilitatrice de cercles de femmes aura ses propres modalités et préférences sur la gestion de ceux-ci. Les cercles de paroles s’exercent généralement en présentiel, mais avec l’évolution de la situation sanitaire, de nombreux d’entre eux ont su se transposer sur l’espace digital. Ils se réalisent donc autant à distance, par des cercles de paroles virtuels, qu’en rencontres réelles.

Cercle lunaire ou cercle de paroles : la discussion se mêle au sacré

Le déroulement d’un cercle de femmes dépendra surtout du type de cercle qui souhaite être monté. Plusieurs approches peuvent être envisagées : un cercle de paroles, un cercle de lune ou sacré et un cercle hybride. Le premier parlera davantage aux femmes qui cherchent un espace de partage et de discussion, un endroit où recevoir empathie. Le second apportera un secours spirituel, en célébrant la femme dans sa nature cyclique et sacrée. Dans ce cas-là, les espaces invitent souvent à créer, par la danse, la musique, des rituels de femmes. Combiner les deux, souvent, saura parler à celles qui cherchent tant à renouer avec les rituels féminins qu’à explorer leurs pensées.

Comment initier un cercle de paroles ?

Dans le cas d’un cercle de paroles, les facilitatrices peuvent décider d’imposer un thème de discussion ou non à chaque temps de réunion. Cela peut aller de questions philosophiques à des thèmes plus pratiques, par exemple autour de la maternité. Certaines ne préfèrent rien déterminer afin que chaque femme vienne avec ce qu’elle porte en elle ce jour-là, pour s’en décharger. Le temps de rencontre commence, selon les préférences, avec un peu de musique, pour se relaxer. Un moment de méditation s’ensuit, avant d’ouvrir la parole au cercle. Une activité rituelle peut être proposée, telle que l’écriture automatique d’un texte ensuite mis à brûler. Le cercle de paroles s’achève sur un dernier tour d’échanges.

Association de femmes : quels principes suivre ?

Bien que chaque cercle aura ses particularités, certains principes demeurent identiques. Qu’il s’agisse d’un cercle sacré, où le spirituel et la reconnexion à sa nature est l’essence du temps de rencontre, ou d’un cercle de paroles, mettant en lumière les moments de confession, l’écoute et la bienveillance sont les maîtres-mots. Les piliers suivants seront bons à rappeler aux participantes de ces cercles de femmes, afin de poser des bases sereines.

  • La prise de parole se fait au « je », pour enfin se donner l’opportunité de s’exprimer soi.
  • Le cercle garantit une écoute dénuée de jugements, en accordant sa bienveillance aux autres.
  • Ce qui est dit ici, reste ici : voici l’adage premier, qui rassure et conforte dans le choix de se confier librement sur tout.
  • Un bâton de parole circule, assurant que la personne l’ayant en main ne soit pas interrompue ou niée son temps de parole.
  • La facilitatrice veille sur le bon équilibre du cercle et des temps de parole de chacune.
  • Les participantes du cercle, comme la facilitatrice, ne doivent pas chercher à commenter ou à trouver des solutions de sauveuses aux révélations de l’autre sur son temps de parole.
  • La vulnérabilité et les émotions sont encouragées, écoutées, respectées.

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