Votée en 2019, l’expérimentation est repoussée. L’ensemble des associations de militants et patients demandent la dépénalisation pour les malades. Initialement prévue pour janvier dernier, l’expérimentation tant attendue est reconduite pour janvier 2021. Approuvée pour 3000 patients fin 2019, les associations se sentent trahies.

Les associations s’impatientent

Les sujets autour du Cannabis suscitent de nombreuses interrogations, comme le démontre le journal Cannabis France. Depuis novembre dernier, le comité temporaire qui a été créé au sein de l’Agence du médicament est en place pour débuter l’expérimentation. Le débat technique s’est également déroulé. Le porte-parole du collectif Alternative pour le cannabis membre du comité, Béchir Saket, souligne aussi qu’il manque encore du budget pour la formation des professionnels de santé et pour l’achat des médicaments.

Depuis la fin de l’année 2019, le collectif qui regroupe des avocats, médecins, addictologues, chercheurs et plusieurs associations, a collaboré avec Olivier Véran, rapporteur de la loi, ainsi que des élus. Son porte-parole, qui est juriste sur les questions dans le domaine de la santé, mentionne qu’en France, entre 275.000 et 300.000 patients sont concernés par cette expérimentation qui doit débuter.

Les personnes qui sont concernées souffrent d’épilepsie, de douleurs causées par la sclérose en plaques, de pathologies du système nerveux central, mais aussi de douleurs neuropathiques. Le cannabis thérapeutique sous forme de fleurs séchées vaporisées, de solutions buvables et d’huiles, est aujourd’hui utilisé dans les hôpitaux. Ces différentes formes de cannabis pourraient aussi être utilisées pour des soins palliatifs et pour des soins en oncologie.

Le porte-parole ajoute que cette expérimentation portée sur 3.000 patients permettrait en effet de démontrer que le cannabis pourrait être utilisé à des fins thérapeutiques.

L’expérimentation est reportée à cause du Coronavirus

La crise sanitaire actuelle liée au Covid-19 n’arrange évidemment pas les choses. L’expérimentation serait retardée à cause des tensions entre la Direction Générale de la Santé et l’Agence du médicament, mais aussi des procédures administratives qui sont au ralenti.

Ce retard provoque alors des tensions et agacements auprès de Béchir Saket et des associations qui attendent avec impatience de commencer l’expérimentation. Un sentiment de trahison et d’inquiétude est palpable. Béchir Saket exprime aussi un sentiment de compassion envers les 3.000 patients en attente de cette expérimentation et se montre inquiet si plus de malades devaient avoir recours à ce type de soin pour les années à venir.

Un sujet sensible

Toutefois, cette expérimentation portant sur le cannabis thérapeutique semble être un sujet tabou et sensible en France. Ce dispositif médical suscite de nombreuses réactions et interrogations. L’impact des usages du cannabis est de nos jours un sujet vaste qui provoque à la fois de la curiosité et une certaine réticence auprès du grand public.

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